Social & Emploi

Radiodiffusion : Les salaires augmentent en moyenne de 1,3 %


Chaque année, les partenaires sociaux de la branche de la radiodiffusion, réunis sous l'autorité de l'État en Commission Mixte Paritaire, révisent les salaires minimums applicables dans chaque radio et entreprise assimilée, ainsi que pour les journalistes qui y travaillent, y compris les pigistes. C'est la négociation annuelle obligatoire (NAO) qui a eu lieu en 2020. L'accord, signé le 11 mars 2020 a été étendu (rendu obligatoire pour toutes les entreprises) par l’État il y a quelques jours. Les salaires devront être revalorisés à partir celui du mois de février 2020 inclus, selon la méthode ci-après.


Les négociations en 2020 ont abouti à un accord signé le 11 mars 2020 par les partenaires sociaux de la radiodiffusion, dont le SNRL. Applicable seulement après un « Arrêté d'extension », les services de l’État ont mis onze mois pour le valider, ce qui relève d'une carence de l'administration, qui ne dispose vraisemblablement pas de moyens suffisants pour vérifier et accompagner les partenaires sociaux de manière réactive.
 
Le SNRL attire l’attention des entreprises que cet accord ne concerne pas seulement les radios hertziennes, mais tout le champ de la Convention Collective de la Radiodiffusion (IDCC 1922, Brochure N°3285), tel qu'il a été défini en son article 1.1  Sont donc concernées par la négociation et les accords collectifs les web-radios, les radios câblées et satellitaires et les fournisseurs et producteurs de programmes radios, conformément aux dispositions des accords du 5 décembre 2008 (étendus par un arrêté du 10 juillet 2009), qui fixent notamment les classifications, les types de services de radios, et les dispositions d'ancienneté. Les valeurs de points qui sont définies par cet accord s'appliquent pour l'ensemble des personnels (dont les journalistes) employés par les entreprises concernées.

Les nouveaux salaires minimums au 1er février 2021

Le syndicat majoritaire précise que l'ancien accord du  6 mars 2019, étendu par arrêté du 17 février 2020 avait fixé les valeurs de points  depuis le 1er mars 2020  en vigueur jusqu'en janvier 2021 inclus.

– pour tous les salariés, jusqu’à l’indice 120, une valeur de point A de 12,80 € ;

– pour chaque point supplémentaire, à partir de 121, une valeur de point B de 9,95 €.
 
Après les négociations  avec les syndicats de salariés représentatifs (CFDT, CGT et Force Ouvrière) menées au début de l'année dernière, nous passons a une autre valeur du point à partir du 1 février 2021. Les partenaires sociaux sont tombés d'accord pour que  le Point A soit  augmenté de 1,6 % et passe de 12,80  à 13,01 €  et  le point B de 0,9 %, soit de 9,95 à 10,04 €

La grille salariale des radios : un système gagnant-gagnant !

Lors des négociations, les partenaires sociaux ont décidé une vraie augmentation des bas salaires, de 1,6 % pour la partie du salaire en points A (c'est à dire le socle autour du SMIC) y compris les cadres et journalistes de la branche de la radiodiffusion élargie aux entreprises connexes citées ci-dessus.
 
Le système de double point d'indice (A et B) permet d'éviter de fragiliser l'économie des radios tout en augmentant de manière significative les bas salaires, ainsi qu'un socle commun pour tous les salaires constitué par les cent vingt premiers points « A ». Pour le SNRL, le double point A/point B permet la réduction des écarts de salaires et l'augmentation significative des bas salaires sans distorsion de concurrence entre les radios. En outre, il permet d'adapter les minimas conventionnels des salaires plus élevé à la réalité des petites entreprises, notamment en période de crise. Ce système permet la création de centaines d'emplois sur les territoires pour des métiers de découverte et de passion. Notre philosophie, pour les collectifs de travail que sont nos entreprises, est de créer de l'emploi durable, de former les jeunes aux métiers de la radio et de s'engager pour relever les défis du développement territorial.

En 2020, le Fonds de soutien (FSER) voit une stagnation de la  subvention d’exploitation. Il est d’ailleurs intéressant de noter que cette subvention d’exploitation, est, comme son nom l’indique, dédiée notamment à la masse salariale des radios associatives et que cela impacte nécessairement la capacité des associations à augmenter les salaires. Le SNRL a rappelé aux syndicats de salariés qu'il est prêt aux efforts nécessaires sur la masse salariale pour autant que la puissance publique fasse un effort sur le budget du FSER.
 
Le syndicat majoritaire des radios associatives a rappelé aux syndicats de salariés que les cotisations sociales, de santé et de prévoyance, devaient être considérées comme un salaire différé. Le coût de ces dispositifs, qui peuvent apparaître a première vue comme une perte de revenu est en réalité  de la « rémunération différée et mutualisée », du fait des risques de maladie et de décès, tout comme les cotisations retraite. Il s'agit d'un investissement direct dans le capital-travail, toujours au bénéfice des salariés. Cela bénéficie à la fois aux entreprises et aux salarié.e.s mécaniquement aux entreprises dans la mesure où cela améliore les carrières, la sécurité de l'emploi et la mobilité des salariés dans les radios et entre les radios.

Rappel du mode de calcul des salaires minimums conventionnels.

Les salaires minimums conventionnels (SC) se calculent selon la formule suivante :

SC = (120 x Valeur du Point A) + ( Z x Valeur du Point B).La somme (120 + Z) doit être égale au nombre de points de l'indice appliqué au salaire considéré.

La variable Z se détermine comme suit : si l'indice du salarié est de 120, alors Z = 0 si l'indice du salarié est supérieur ou égal à 121, alors Z = indice du salarié - 120  Ce mode de calcul, comme l'ensemble des dispositions des accords collectifs et de la CCN, s'applique sous réserve de dispositions plus favorables résultant de l'application du SMIC, ce qui est cette année le cas pour le mois de janvier 2021 à quelques centimes près, du fait du retard considérable pris pour l'arrêté d’extension.
 
Dans le cadre de sa politique d'incitation, d'engagement dans le projet radiophonique, et de gestion prévisionnelle des emplois, le SNRL préconise que la politique salariale de ses entreprises adhérentes  prenne en compte de l'augmentation de la valeur du point pour tous les salariés, y compris les pigistes et les CDDU, même si, parfois, leur salaire se trouve au-dessus des « minimas conventionnels ». Dans ce cas, les salaires étant convertis en points selon la grille indiciaire, l'augmentation de la valeur du point impacte donc tous les salaires.

Réduire les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes

Les syndicats d'employeurs dans la radiodiffusion se sont engagés, depuis 2010, à améliorer l'observation des écarts de rémunération entre les hommes et les femmes. Ces écarts sont mesurés dans le "rapport de branche" que les syndicats d'employeurs diligentent tous les deux ans.

Pour Michelle Lestelle, Vice-Présidente du syndicat majoritaire : « les actions décidées au niveau de la branche pour la réduction et la suppression de ces écarts de rémunération doivent être poursuivies dans la durée pour être efficaces ».
 
Dans le cadre immédiatement applicable du présent accord sur les salaires, les partenaires sociaux invitent les entreprises de la branche à porter une attention particulière  à la reprise du travail des salarié(e)s à l’issue de congés maternité et de congés parentaux d’éducation. Les partenaires sociaux préconisent l’organisation d’entretiens individuels de reprise d’activité des salarié(e)s concerné(e) s, précédemment à la reprise d’activités ou dans les 2 mois suivant celle-ci. Ces entretiens de reprise d’activités devront notamment être dédiés à l’accès des salarié(e)s  concerné(e)s à la formation en vue de l’adaptation à l’emploi, aux possibilités d’évolutions de poste et de carrière, et à optimiser l’application des dispositions du code du travail relatives à la mise en œuvre des augmentations de salaire collectives et individuelles.
 

Des formations spécifiques pour les radios

De nombreuses radios font part au syndicat de difficultés liées à l'application du droit du travail, et plus précisément de la Convention Collective Nationale (CCN) et de la grille de rémunération des métiers de la radio. Il existe des formations collectives ou dans l'entreprise, dispensées par l'ORCEL (Office de la Radiodiffusion et des Communications Électroniques), afin de soutenir les employeurs dans leur politique d'harmonisation salariale et de gestion des compétences : classifications de la grille réformée en 2008, fixation des salaires de base dans chaque filière et pour chaque métier, instruments favorisant l'égalité des salaires femmes-hommes dans nos professions, adaptation aux postes de travail aux personnes handicapées, la formation professionnelle, la prévoyances et les bonnes pratiques en matière de santé.

Le SNRL, représentant les deux tiers des radios de l'économie sociale dans la branche de la radiodiffusion, accorde une importance particulière à la gestion prévisionnelle de l'emploi et aux carrières des salariés, tout en étant conscient que la nature de nos métiers exige la polyvalence intra-entreprise et la mobilité inter-entreprises. La politique sociale, au niveau de l'entreprise et au niveau de la branche est pour le SNRL, un élément de confiance en faveur du développement d'une radio. Il s'agit de renforcer la confiance au sein des équipes, facteur essentiel de l'engagement de toutes et de tous aux projets de la radio.