3 questions à

Patrice Gélinet, Membre du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel


Vendredi 13 Février 2015 17:33

Homme de radio, Patrice Gélinet a notamment dirigé France Culture, est le créateur et fut l'animateur-producteur de l'émission mythique de France Inter "2000 ans d'Histoire" jusqu'en janvier 2011, avant d'intégrer le "collège des sages" du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel. Il officie aujourd'hui au CSA, notamment à la présidence du "Groupe Radio Analogique et Numérique". Rencontre :


En ce début d'année 2015, quels voeux souhaiteriez-vous adresser aux 630 radios libres, à leurs 2100 salariés et à leurs dizaines de milliers de bénévoles ?

Emmanuel Boutterin et Patrice Gélinet lors du 10ème Congrès du SNRL - Tous droits réservés © Serge Surpin
Patrice Gélinet : Les mêmes que tous les ans, qu'elles continuent de jouer le rôle indispensable qui est le leur dans le paysage radiophonique et qu'en ces moments de crise, elles surmontent leurs difficultés dont le CSA est conscient.

En leur rendant visite en métropole et en outre-mer, je peux mesurer à chaque fois la passion et le dévouement qui animent leurs responsables, salariés et bénévoles, pour faire vivre et parfois survivre des radios qui ont plus que jamais besoin des subventions du FSER et du soutien du CSA.

Le CSA vient de publier son rapport sur la RNT, quels sont les principaux enseignements à en tirer ?

Patrice Gélinet : Le rapport est un signal fort adressé à toutes les radios. Non seulement les radios associatives, mais aussi les radios commerciales et le secteur public qui, malgré les craintes de certaines d'entre-elles, trouveront dans la RNT le moyen de se développer ailleurs que sur une bande FM aujourd'hui saturée. Ce rapport montre aussi que la RNT n'est pas une alternative à la FM ou à la radio sur internet, mais que ces trois modes de diffusion, dont nous avons mis en évidence les avantages et les inconvénients, sont complémentaires.

A eux trois, ils permettront aux radios françaises de se moderniser et de combler le retard qu'elles ont pris par rapport aux radios européennes, pour le plus grand bien des auditeurs. C'est pourquoi, dans la conclusion de ce rapport, le CSA s'est engagé, comme le lui demande la loi, à lancer d'autres appels à candidatures dès 2015.

A votre initiative, le 16 mars prochain, l'ensemble des médias audiovisuels sont appelés à célébrer sur leurs antennes la "Journée de la Langue française". Pouvez-vous nous expliquer quelles sont l'origine et le but de ce projet ? Comment les radios associatives peuvent-elles y participer ?

Patrice Gélinet : L'origine du projet réside tout simplement dans la loi qui demande au CSA de "veiller à la défense et à l'illustration de la langue française dans les médias audiovisuels".

Le meilleur moyen de la défendre étant, à mes yeux, de l'illustrer, c'est à dire de la promouvoir, le CSA a souhaité mobiliser toutes les radios et les télévisions françaises qui le souhaitent pour qu'elles consacrent une partie de leurs programmes à la langue française le 16 mars prochain, au début de la Semaine de la Langue française organisée par le ministère de la Culture et de la Communication.

J'ajoute qu'au moment où, à la suite des attentats du mois de janvier, les pouvoirs publics ont annoncé leur volonté d'engager un chantier prioritaire pour la maîtrise du français, il est naturel que les médias audiovisuels, qui jouent un rôle essentiel dans la pratique de notre langue, participent, eux aussi à leur manière, à cette initiative.