Social & Emploi

Les radios associatives sont créatrices d'emploi !


Le premier rapport de branche de la radiodiffusion privée vient d'être présenté au Ministère du Travail, en présence du Ministère de la Culture et des partenaires sociaux. Le Cabinet d'expertise auteur du rapport a notamment déclaré « les réseaux nationaux sont destructeurs d'emploi, alors que les radios locales indépendantes et notamment les radios de catégorie A sont créatrices d'emploi ».


Philippe Meyer [L'Esprit Public - France Culture] et Emmanuel Boutterin [SNRL]
Selon Emmanuel Boutterin, président du SNRL,  « c'est tout de même un comble que le tapis rouge soit déroulé par le Ministre de la Culture et dans les médias devant des éditeurs qui représentent de moins en moins de salariés et de journalistes. On prend en compte leurs exigences de fréquences,  on retient leur norme confiscatoire pour la Radio Numérique, on les reçoit pour parler de seuil anti-concentration... D'un autre coté, les petites entreprises qui emploient la majorité des salariés et des journalistes, et de plus en plus,  sur tout le terrtoire, sont proprement éconduites et déconsidérées. On marche sur la tête ! ».

Pour la première fois depuis la création des « radios libres » il y a près de 30 ans, l'emploi dans les radios privées fait l'objet d'un rapport de branche. Ce rapport de branche a été présenté mardi 13 avril par les employeurs à la Direction Générale du Travail, en présence de représentants des organisations syndicales.

L'Association Patronale de la Radiodiffusion (APAR) qui regroupe notamment le SIRTI et le SNRL, a confié la réalisation de ce rapport qui porte sur l'emploi en 2008 dans les radios privées de catégories A,B,C et D à un cabinet d'expertise spécialisé. Sont exclues de l'étude les radios publiques, et les trois radios généralistes de catégorie E qui ne font pas partie du champ de la convention collective de la radio privée, ainsi que les radios qui n'ont employé aucun salarié en 2008.

Le questionnaire, adressé à 775 radios autorisées par le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel, a produit 346 réponses exploitables qui aboutissent à un rapport largement représentatif. L'effectif total salarié de la branche des « radios libres » à fin 2008 est de 5.300 emplois, sachant que le flux de salariés transitant par la branche est supérieur d'environ 10 %, compte-tenu des embauches et sorties en cours d'année.

 Les radios de catégories A (radios associatives) et B (radios locales et régionales indépendantes) emploient 3.700 salariés,  soit 70% de l'emploi total.  Les radios de catégories D et C (réseaux thématiques nationaux, et leurs filiales et franchisés locaux) emploient 1.600 salariés, soit 30% de l'emploi total. 94% des employeurs de la radio privée sont des services de catégories A et B, 6% relèvent des  catégories C et D. 87% des radios emploient entre 1 et 9 salariés, 8% entre 10 et 19, et 5% plus de 50.

 Le rapport de branche donne de nombreuses indications sur les filières, la répartition hommes – femmes, l'âge et l'ancienneté, la mobilité, la formation, l'emploi des handicapés, la masse salariale et les rémunérations moyennes.

Quelques exemples:
- Tout en haut, il y a l'antenne : la filière d'animation antenne est la plus nombreuse, avec 1.900 salariés, suivie par la filière des journalistes avec 1.350 salariés.
- Une branche en voie de féminisation : les femmes occupent 40% des emplois; elles sont majoritaires dans la filière administrative et dans la filière commerciale; elles sont nombreuses aussi parmi les journalistes (26% des femmes employées dans la branche sont journalistes).
- Les radios embauchent des jeunes et fidélisent leurs salariés : 51,5% des salariés ont moins de 35 ans, 81,5% moins de 45 ans. 47,5% des salariés ont plus de 5 ans d'ancienneté chez leur employeur. Conernant les engagements des entreprises dans la lutte contre les discriminations, les radios associatives emploient 4,7 % de personnes handicapées et les réseaux nationaux moins de 1 %.
- Les petites structures indépendantes maintiennent et développent l’emploi : En 2008, les catégories nationales (D) et leurs filiales (C) ont réduit leur effectif de 100 emplois, quand les catégories locales sont stable (catégorie B) ou créatrice nette de postes (catégorie A).