Culture & Territoires

Centre national de la musique : les radios associatives veulent promouvoir les nouveaux talents


Samedi 5 Mai 2012 07:55

Le Centre national de la musique est enfin créé. Dans ce cadre enfin normalisé, les diffuseurs -dont les radios associatives- entendent faire valoir les nouveaux talents. Le Bureau de la Radio a boudé cette initiative, confirmant si besoin était que ce ne sont pas les réseaux thématiques commerciaux qui défendent la création musicale en France.

C'est au MIDEM ce week-end que le Ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand a présenté le fameux Centre national de la Musique, qu'il a qualifié de démarche historique. La présence de nombreux acteurs, aux coté de Didier Selles, chef de la mission CNM, et de Laurence Franceschini, Directeur Général des Médias et des Industries Culturelles sont la preuve d'une démarche volontariste du monde de la culture et de la musique.


Le Ministre de la Culture est aussi ministre de la Communication

C'est au MIDEM que le Ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand a présenté le fameux Centre national de la Musique, qu'il a qualifié de démarche historique. La présence de nombreux acteurs, aux coté de Didier Selles, chef de la mission CNM, et de Laurence Franceschini, Directeur Général des Médias et des Industries Culturelles sont la preuve d'une démarche volontariste du monde de la culture et de la musique.

Cela fait deux ans que les acteurs de la filière musicale travaillent, avec le Ministre, à fédérer les intérêts, souvent divergents, face à la montée de nouveau modes de consommation numérique, qu'ils soient légaux ou pas. Dans un esprit d'ouverture, le Ministre a souhaité associer les éditeurs de services, diffuseurs, au processus. Le Syndicat a pris toute sa place dans celui-ci, avec le travail constructif de Loic Chusseau, son Délégué national à la diversification des financements publics.

Accord-cadre signé par Emmanuel Boutterin

Frédéric Mitterrand et Emmanuel Boutterin, une reconnaissance du travail des diffuseurs radiophoniques
Avec comme modèle le Centre national du Cinéma, le Centre National de la Musique aura pour mission de fédérer et de défendre une filière jusqu'à présent très divisées, selon les mots du ministre. Cre dispositif ambitieux e pour objectif de "favoriser la création et la diversité musicale", "l'amélioration de l'accès de tous aux oeuvres musicales, y compris les moins exposées", et "l'irrigation des territoires", par le biais d'aides financières. Il sera en partie financé par une "taxe sur les fournisseurs d'accès internet" qui devrait rapporter entre 70 et 95 millions d'euros en année pleine, ainsi qu'une taxe sur les spectacles de variétés.

L'accord-cadre a été signé samedi au MIDEM en présence des acteurs les plus divers : majors du disque, labels indépendants, diffuseurs, et radios, notamment locales. Emmanuel Boutterin, président du Syndicat National des Radios Libres, signataire du protocole, a déclaré : « l'esprit du centre est la redistribution des aides et pour la première fois, les diffuseurs sur les territoires, et notamment les six cent radios associatives, n'ont pas été oubliés. Nous devrons faire valoir notre savoir-faire, avec les labels indépendants et régionaux, afin d'obtenir enfin le soutien tant attendu à notre travail de diffusion des nouveaux talents et à la diversité culturelle». A noter que les grands réseaux de radios commerciales n'ont pas souhaité s'associer, pour le moment, au processus.

L'objectif : une contribution fléchée pour les éditeurs de catégorie A

Loic Chusseau, artisan de la signature des radios pour le nouveau CNM
Organisme public, le CNM intègrera les différents organismes qui accompagnent aujourd'hui la filière à travers l'octroi d'aides ou la mise à disposition de ressources : le Centre national de la chanson, des variétés et du jazz (CNV), le Fonds pour la création musicale (FCM), le Centre d'informations et de ressources pour les musiques actuelles (IRMA), le Bureau Export, Musiques françaises d'aujourd'hui (MFA), Francophonie Diffusion et l'Observatoire de la Cité de la musique, au sein duquel le syndicat des radios est déjà actif.

Loic Chusseau, délégué national du SNRL, a souhaité fédérer les radios dans leur diversité pour la mise en place de « dispositifs d'aide sélective » pour les diffuseurs dont les efforts en faveur des artistes et des musiques patrimoniales et actuelles sont reconnues par tous sauf... par les services déconcentrés du Ministère de la Culture, les DRAC ! "il convient que cela change" a-t-il déclaré au MIDEM.

Le SNRL appelle à surmonter les réticences corporatistes

Pour la première fois, la famille de la filière musicale en cohérence
Seule, la CGT-Spectacle, qui était pourtant favorable au projet au départ, a pour le moment rejeté le dispositif. Cela a visiblement déçu le Ministre, qui s'est posé en fédérateur de la filière. Frédéric Mitterrand a laissé s'exprimer la CGT lors de la conférence de presse, et a vivement regretté ce qu'il a qualifié de posture lié a certaines échéances. La CGT s'inquiète du fait que le but de ce centre est de soutenir les entreprises actrices de la filière, plutôt que les artistes directement comme lefait jusqu'à présent le CNV...

Le SNRL pense que les réticences doivent être surmontées, pour que les entreprises à périmètre économique restreint soient largement favorisées. Ce sera le combat à mener au sein du pilotage du CNM. Le Ministre, qui a cité la radio comme vecteur de diffusion, s'est engagé a accorder une vigilance particulière pour les acteurs de la diversité, et notamment les labels et les scènes musicales sur les territoires.